Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mille & une pages ou le plaisir de lire
Mille & une pages ou le plaisir de lire
Mille & une pages ou le plaisir de lire
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 4 887
3 septembre 2012

La mer, le matin de Margaret Mazzantini

Résumé :

Deux mères et deux fils que la Méditerranée sépare.
Deux rives, deux pays, deux histoires que l'Histoire avec un grand H relie pourtant.

En Libye la révolte gronde. La guerre éclate. Dans un pays en proie à la violence, en pleine déroute, certains n'ont plus le choix. Il leur faut partir avant d'être tués, comme Omar, le mari de Jamila. La jeune femme part donc avec son petit garçon, Farid, trop jeune pour comprendre la violence des hommes. Farid ne connaît que le désert. La terre de ses ancêtres bédouins. Il n'a jamais vu la mer. Mais Jamila sait que le salut est là, que leur unique chance de survie est d'embarquer sur l'un de ces bateaux qui promettent de les mener en Sicile.
Jamila a donné tout son argent au passeur, elle n'a plus rien, plus rien que cette dérisoire amulette qu'elle a nouée autour du cou de Farid, plus rien que son châle qui le protégera du soleil et du sel, plus rien qu'un peu d'eau qu'elle lui donne goutte à goutte, pour qu'il ne meure pas. Et cette force que le désespoir donne aux mères.
De l'autre côté de la mer, vit un autre garçon, Vito, qui ne sait que faire de ses dix-huit ans. Vito est né en Sicile mais sa mère, Angelina, a vu le jour à Tripoli. Pendant onze ans, elle a été arabe. Avant qu'en 1970, Kadhafi, ayant pris le pouvoir, chasse les colons italiens de cette « quatrième rive » de l'Italie ou la faim les avait poussés àémigrer. Elle est partie avec ses parents, qui n'ont jamais pu se sentir chez eux en Italie. Un jour, Angelina a su que les Italiens pouvaient revenir en Libye. Faire du tourisme. Kadhafi était l'ami de Berlusconi. Alors Angelina est retournée à Tripoli avec son fils, Vito, et sa mère, Santa. Angelina a marché sur les traces de son passé, de celui de tous ces Italiens qui ont travaillé la terre de Libye, de ses parents qui avaient repris une petite fabrique de bougies. Elle a même retrouvé Ali, son ami d'enfance. Mais la Libye n'est plus le pays de ses jeunes années, et Ali n'est plus le garçon d'autrefois.
L'été n'en finit pas de s'achever. Vito traîne sur les plages son mal de vivre. Sur la grève, la mer dépose les débris d'un naufrage, les débris d'une histoire. Celle de tous ceux qui ont voulu fuir leur pays mais qui n'accosteront jamais aux rives de l'Italie. Vito ramasse ces vestiges sur la plage. Il sait, il sent qu'il lui faut préserver la mémoire de ces jours terribles. Il colle ses trouvailles sur un immense tableau bleu. Au centre, une de ces amulettes porte-bonheur que les mères arabes mettent au cou de leurs enfants pour les protéger du mauvais sort.

Année de parution française : 2011
Année de parution originale : 2012
Titre VO : Mare al mattino

lamer le matin

Mon avis :

J’ai d’emblée été attiré par la couverture de ce roman, ainsi que par le titre. Puis j’ai été intrigué par le thème en lisant la quatrième de couverture. En effet au premier abord, je n’aurai pas pensé que ce livre puisse aborder ce sujet délicat et historique.

La mer, le matin, nous délivre une page douloureuse de l’histoire que je ne connaissais pas, à savoir la fin de la colonisation de la Lybie par l’Italie, l’arrivée puis la fin de Kadhafi au pouvoir. A chaque fois, un déchirement, une révolution et des milliers de gens poussaient à l’exil.

Le livre est agréable et facile à lire. Le narrateur nous raconte une histoire, ou plutôt deux histoires, celle de Vito et sa mère Angelina, fille, d’anciens colons Italiens, qui ont le mal de vivre, le mal du désert et de la Libye, qui ne sentent pas chez eux en Italie ; et celle de Jamila et Farid, Libyen, en exode, pendant la dernière révolution Libyenne contre le Général Kadhafi. J’ai trouvé le style d’écriture de l’auteur parfois poétique, pour une histoire aussi délicate et difficile que celle-ci, et cela colle parfaitement au titre ou à la couverture du livre.

J’ai été touché par l’histoire des différents personnages, et en particulier par celle de Jamila et Farid. Les différents souvenirs de Farid sur son grand-père sont très émouvants. Les sentiments de Jamila face à l’adversité sont bien perceptibles, et en même temps l’auteur ne tombe pas dans le mélodrame, et c’est appréciable.

J’ai aimé ce roman court, qui m’a permis d’apprendre et de découvrir une période très récente de l’histoire que je ne connaissais pas. Ca m’a permis d’allier, plaisir de la lecture et connaissance générale, et je pense que je n’appréhenderai plus de la même manière les reportages des journalistes, sur les bateaux qui traversent la Méditerranée, entre les pays de l’Afrique, et ceux de l’Europe.

C’est donc une belle découverte, et c’est une lecture que je recommande.

Ce livre a été  publié Aux Editions Robert Laffont en 2012.

 

 

Publicité
Commentaires
P
je note donc ce titre qui a l'air tout en émotion
Publicité
Newsletter
Publicité